roach159_BRENDAN SMIALOWSKIAFP via Getty Images_bidenxi Brendan Smialowski/AFP via Getty Images

Biden et Xi font le choix de la facilité

NEW HAVEN – « Un sommet Biden-Xi plus fructueux ? », titrais-je dans mon article du mois dernier, en plaçant l’accent sur le point d’interrogation, pour la simple et bonne raison que le sommet de l’an dernier avait été un échec. À l’issue d’une mauvaise préparation et d’une insistance excessive sur les éléments de langage (bâtir les « fondations » d’une relation sino-américaine en difficulté), les efforts d’apaisement des tensions avait rapidement été anéantis par la destruction par les États-Unis d’un ballon de surveillance chinois au mois de février. Rien ne garantissait que la rencontre de San Francisco serait plus réussie.

Bonne nouvelle, le sommet de San Francisco s’est révélé plus concluant que celui de l’an dernier. Pour commencer, les deux parties ont pris cette année beaucoup plus au sérieux les préparatifs. L’engagement diplomatique de haut niveau a en effet repris cet été, avec les visites à Pékin du secrétaire d’État américain Antony Blinken, de la secrétaire du Trésor Janet Yellen, de la secrétaire au Commerce Gina Raimondo, ainsi que de l’envoyé spécial pour le climat John Kerry. Mais tout aussi important, une identification a été menée au préalable concernant les questions clés sur lesquelles les deux dirigeants pourraient coopérer et éventuellement s’entendre.

Mon dernier article visait notamment à fournir un cadre permettant d’évaluer le sommet de San Francisco. Mon verdict provisoire du lendemain se fonde sur une comparaison minutieuse des comptes rendus officiels qui ont émané des deux camps, sur la conférence de presse du président américain Joe Biden à l’issue du sommet, sur le discours du président chinois Xi Jinping devant un groupe de chefs d’entreprise américains lors d’un dîner à San Francisco, ainsi que sur les reportages approfondis présentés par les principaux médias concernant l’événement.

https://prosyn.org/ZUnGFQzfr